Des ados de l’espace jeunes de Delémont vont rencontrer les participantes d’un cercle de lecture. Ensemble, ils détourneront des objets de l’exposition permanente « le Jura en 7 clichés capitaux » pour leur inventer de nouvelles histoires de vie ! Ce moment sera aussi l’occasion pour eux de partager un goûter organisé par les jeunes.
Musée jurassien d'art et d'histoire
52, rue du 23-Juin
2800 Delémont
Alle Geschichten aus dem Museum auf dem «Musée imaginaire Suisse»
Ils débarquèrent après un long voyage (cachés dans la cabine des toilettes) dans une grande plaine et de grandes forêts, proche de la Sierra Nevada. Ils étaient heureux et enchantés par le paysage. Ensemble, ils se déplacèrent de km en km dans cette vaste plaine. Mais, à force de marcher, de rouler, le petit cheval a perdu sa planche à roulettes. Dès lors, il s’est mis à imiter le grand cheval blanc : il a marché, trotté, galopé, trottiné. Un jour, alors qu’ils se reposaient dans la grande plaine, le petit cheval à pois demanda au grand cheval blanc : - Pourquoi es-tu si blanc ? - Oh ! tu sais, j’étais comme toi, couvert de pois, de jolis pois. Mais un jour, alors que je m’ennuyais à mourir, j’ai grimpé au haut d’un grand arbre. Haut perché dans les branches, je me suis penché pour observer la terre. Alors, dans un geste maladroit, je suis tombé brusquement au sol. Tout a explosé : mes pois se sont envolés avec éclat et ont provoqué de grands feux d’artifices illuminant toute la contrée. Voilà donc l’origine de ma blancheur, petit cheval à pois, sans roulettes…
Alecia (14 ans) et Monique (67 ans), 1467
Un petit cheval à pois et à roulettes était enfermé au grenier depuis plusieurs saisons. Il était coincé entre des caisses, de vieilles marionnettes, de la vaisselle, des vieux bijoux, des trottinettes et des albums de famille. Tout sentait le vieux et la pourriture, le cramoisi : il y avait de vilaines odeurs, des vomissements, de gros tissus mouillés. Des toiles d’araignées envahissaient sa jeune crinière. Il en avait marre d’être enfermé. Il s’ennuyait et s’énervait. Alors, une nuit, doucement, pour ne pas réveiller les habitants, il est descendu par les escaliers du grenier et a quitté la maison sans faire de bruit. Il a roulé, roulé, et encore roulé jusqu’à Roche d’Or. Là, il s’est arrêté à la gare du village. Il a croisé un beau grand cheval blanc sur le quai. Celui-ci se reposait, plein d’ennuis. Il était las et triste de solitude dans cette campagne. Ensemble, ils prirent le train jusqu’à l’aéroport de Zurich. Ils pénétrèrent dans l’avion par une fenêtre arrière pour ne pas payer le billet.
Alecia (14 ans) et Monique (67 ans), 1467
Les musées, comme les bibliothèques d’ailleurs, sont des lieux de connaissance, de réflexion, de culture et de rencontre très précieux, ouverts à chacun. Ils sont garants de notre mémoire, et, sur cette base solide, nous aident à comprendre le présent et à imaginer le futur. Mais pour certains d’entre nous, leurs portes semblent parfois difficiles à pousser, trop impressionnantes et inaccessibles, vues de l’extérieur. Il suffit pourtant d’y pénétrer une fois, d’y être accueilli avec le sourire, d’être guidé par les personnes compétentes qui y travaillent, pour que les préventions tombent une à une.
Chantal, 57
Les rencontres intergénérationnelles ajoutent encore un autre enrichissement à la découverte du musée, en mêlant volontairement les âges et les expériences des visiteurs. Les plus âgés ont de bons repères historiques, connaissent les objets d’autrefois, les légendes ; les plus jeunes, aux racines diverses et parfois lointaines, apportent leurs questions, leurs centres d’intérêt, leur imagination. Créer des histoires autour des objets peut prendre différentes formes, plus ou moins réalistes, plus ou moins farfelues. Le rire et les plaisanteries font alors aussi partie d’une bonne communication et d’un riche échange, où l’animatrice introduit quelques éléments historiques bienvenus. Les trois heures passées au musée ont passé très vite, dans la bonne humeur et la décontraction. Nous y avons été aidés par la fine médiation de Sophie K.. L’idée est belle et a du sens. J’ai eu beaucoup de plaisir à participer à ces échanges.
Chantal, 57