Gim - Generationen im Museum

Pourquoi es-tu Bénévole TaM, Fania?

«Malgré mes compétences j'ai du trouver mon propre chemin.»

Fania Rodrigues (journaliste, spécialiste média) accompagne les projets TaM par le biais de l'UOG depuis plus de 2 ans. C'est une personnalité forte qu'on remarque très vite, par son engagement, son dynamisme et sa volonté d'apprendre vite et très bien.

 

Quelle est ta réaction quand de grande professionnelle des médias au Brésil, tu as du recommencer à zéro en Suisse?

J'étais au courant que ça allait être difficile de m'installer en Europe. J'avais rencontré dans mon parcours professionnel beaucoup d'Espagnols, Portugais et Français qui m'avaient expliqué les exigences de leurs pays. Ce qui m'a surpris en Suisse c'est que le processus d'intégration des étrangers n'est pas clair. Quels sont les objectifs de votre pays ? Faire travailler les nouveaux arrivants, les assister ? Avec mon profil atypique (brésilienne et journaliste), je n'avais pas accès à ce qui est proposé aux européens ou aux réfugiés. Je devais trouver mon propre chemin.

 

Le projet TAM t'a donc apporté des réponses?
C'est intéressant de le voir ainsi. Il faut se rendre compte que je me retrouvais complètement analphabète, je ne savais ni lire, ni écrire, ni parler en français. En tant que communicatrice c'était une charge émotionnelle très forte et déstabilisante. C'était sincèrement très difficile. Le projet TaM que nous avons fait au MAH m'a redonné la parole. Nous avons préparé nos interventions plusieurs mois à l'avance. L'encadrement des médiatrices et des enseignants me donnait du courage, confiance et une écoute. Je n'avais plus peur de faire des fautes, d'être ridicule, qu'on ne me prête pas attention. Là je rentrais dans une nouvelle étape, la confiance en moi en français.

 

Tu parles des médiatrices, donne nous un peu plus de précision.
Murielle Brunschwig (MAH) et Sophie Frezza (UOG) sont là pour nous accueillir, nous encadrer avec bienveillance et beaucoup de joie. Sophie a une qualité que je n'avais pas encore rencontré dans mon parcours. Elle nous ouvre la porte (même les portes), elle nous connecte avec notre nouveau lieu de vie. C'est vraiment précieux car elle nous apporte les outils, nous explique comment les utiliser dans notre vie quotidienne. Elle permet d'avancer plus vite. Sans ce projet TaM je ne pense pas que j'aurais avancé si vite. 
 

 

@MAH Genève, photo : Karla Isidorou.